Centre de Documentation et d’Information du collège Jean Texcier

Le 9 Novembre 2005, avec d’autres élèves de notre classe, la 4ème D, nous sommes allés voir la pièce de Carole Fréchette : Violette sur la Terre , au théâtre Le Rive Gauche de Saint Etienne du Rouvray.

La veille, l’acteur Maxime Leroux, nouvellement metteur en scène , est venu nous parler de cette pièce qu’il a mise en scène. Il nous a présenté les six personnages de l’intrigue, personnages solitaires, accaparés par leurs soucis, et qui vont progressivement se libérer de leurs angoisses. Il nous a également expliqué le fonctionnement de la lumière, du son, l’élaboration du décor, etc.

Le 9 novembre, nous voici donc installés, intrigués, dans un fauteuil du Rive Gauche.

La pièce commence dans l’obscurité profonde, « la nuit ». Et là, surprise ! les personnages entrent derrière nous, parmi les spectateurs. Ils ne se trouvent pas encore sur scène. Ils s’éclairent avec des lampes de poche qui forment des faisceaux lumineux étranges parmi nous. Chacun d’eux raconte, à ce moment-ci, ce qu’il a fait avant d’arriver dans le lieu où tout s’exécutera : la scène. Celle-ci représente le carreau d’une mine désaffectée, un décor insolite recouvert de tas de terre, d’une épave de voiture et d’une banquette où iront s’asseoir les acteurs.

Il est amusant pour nous de voir les interprètes gérer eux-mêmes le jeu des lumières grâce à un tableau d’interrupteurs géant installé sur scène. Les spectateurs les voient aussi changer de costume dans un coin de la scène. Cela rythme la pièce et donne l’impression que les acteurs sont un peu des magiciens.

Il nous faut un certain temps pour comprendre l’histoire et le rôle de chaque personnage. Mais très vite, nous sommes sensibles aux émotions qui s’expriment dans cette pièce : les joies, les peines, les questions et les doutes de la vie qui nous sont racontés par les comédiens dans de longs monologues. Peu à peu, les personnages se construisent sous nos yeux...

Voici d’abord Etienne, vieux dynamiteur syndicaliste, personnage pour nous le plus inquiétant et le plus drôle (grâce à l’interprétation remarquable d’Olivier Saladin). Il passe son temps à creuser des trous dans le sol de la mine !
Marie-Jeanne, son épouse, l’espionne. Leur couple est au bord de la rupture et ne communique plus que par des messages écrits. Elle veut tout quitter pour partir vers le sud. Elle souffre de ne pas avoir mené à terme ses deux grossesses.
Paul est un ancien mineur, à présent handicapé, suite à un accident de mine qui provoqua de départ de sa femme. Il vit seul et en souffre. Il rêve de refaire sa vie.
Judith est une jeune femme un peu perdue, indécise sur sa relation amoureuse avec son ami, Eric. Elle se pose des questions sur son avenir, sans trouver de réponses.
A tous ces individus perdus dans leurs problèmes, une personne apparaît, mystérieusement et individuellement : Violette. Elle est de passage, ne parle pas et se contente de répéter les derniers mots de l’interlocuteur qui s’est confié précédemment.

Ils lui racontent chacun leurs maux, leurs problèmes et finissent par se retrouver tous ensemble. Violette n’a pas besoin d’exprimer ses impressions pour qu’ils imaginent eux-mêmes des réponses à leurs tourments.

Au dénouement, les protagonistes se sentent plus heureux car ils se sont « confessés » et ont communiqué. Violette retrouve la parole et explique pourquoi elle se trouve ici.

Les comédiens jouent cette pièce avec conviction, enthousiasme et ils sont très actifs. L’une des scènes les plus comiques pour nous est celle où l’acteur rouennais, Olivier Saladin, tapote son ventre corpulent en disant : « Viens tester mon pays chaud ! ». D’autres mimiques ou gestes amusants de ce comédien ont souvent fait rire le public. Les moments les plus émouvants sont ceux où Etienne lit un mot confidentiel sur le terrain de la mine, et surtout les instants très touchants où les acteurs chantent ensemble, à la fin du spectacle, pour dire indirectement qu’il faut refuser la solitude et communiquer.

Ainsi, nous avons beaucoup apprécié cette pièce intéressante et beaucoup ri devant la prestation des acteurs.
Ce spectacle, qui fut le premier du genre pour beaucoup d’entre nous, nous a vraiment captivés.

Jean-Marc L. - Nicolas P. - Florian V.

Carole Fréchette

Née en 1949, Carole Fréchette est québécoise et vit à Montréal. Après une formation de comédienne à l’École nationale de théâtre suivie d’une maîtrise en art dramatique à l’université de Québec, elle fait partie du Théâtre des Cuisines comme comédienne et acteur jusqu’au tournant des années 1980.
Elle se consacre maintenant à l’écriture. En 2002, elle signe « Violette sur la Terre ».

Olivier Saladin

Comédien rouennais formé notamment au théâtre des Deux Rives, Olivier Saladin mène une carrière nationale depuis 1982. Il alterne les grands classiques et les créations contemporaines. Fidèle collaborateur de Alain Bézu, de Jérôme Deschamps et Macha Makeïef, il est connu du grand public pour ses différents rôles dans les Deschiens sur Canal +.