Melle Garbi Léonore
A Saint Paul, sur l’île de Bourbon
le 21/02/1793
Monsieur, Le Directeur,
Je m’appelle Ingrid et j’ai 17 ans.
Je suis esclave et je suis maltraitée par mes maîtres.
Cela fait 11 ans, ma mère que notre « maîtresse » appelait toujours par son prénom, Irène, esclave elle aussi, fut tuée par M. Armand, mon maître, devant mes yeux. M. Armand trompait sa femme avec ma mère en abusant d’elle.
Un jour, ma mère faisait la vaisselle quand M. Amand voulut abuser d’elle. Excédée, elle refusa de se laisser faire encore une fois, ce qui provoqua la colère agressive de cet homme odieux. Ma mère mourut, épuisée et blessée par ses coups de poing qui ont meurtri son corps entier. M. Armand la tua comme un vulgaire animal.
A cette époque, je n’avais que 13 ans et lorsque ma mère décéda, cet homme odieux s’en prit a moi.
Tout cela est absolument inacceptable. Un être humain n’as pas le droit d’être traité ainsi ! Cela ne peut pas continuer. Il faut que ces pratiques odieuses s’arrêtent. Il faut abolir l’esclavage.
Je vous supplie de mettre fin à ce massacre. Pitié, je vous en conjure à genoux !
Apaisez ma souffrance et rendez justice à ma mère en châtiant les responsables de ces crimes et en exigeant avec nous l’abolition de l’esclavage.
En vous remerciant par avance, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutation respectueuses.
Auteur de la lettre : L. Galle