Le 29 mai 2694,
Voilà maintenant quinze unités de temps galactique que nous avons quitté la Terre à bord de notre vaisseau spatial l’Argos. Ce bon vieux navire interstellaire répond à tous nos ordres et navigue à merveille. Depuis notre départ, nous n’avons eu à souffrir aucune avarie et c’est pour moi une consolation et un soulagement de savoir que je laisse mon équipage à bord d’un vaisseau fiable. Comme prévu, nous avons traversé sans encombre les trois galaxies connues de la spirale inférieure de l’Univers de l’Est et nous abordons les confins de l’espace exploré. Les échos que nous renvoie la sonde intelligente que nous avons lancée me laissent penser que nous devrions atteindre la planète X-Alpha # 23 dans deux jours. C’est une cruelle ironie du sort, mais ces deux derniers jours, une poussière de temps à l’échelle de la durée titanesque de notre voyage, seront une ultime épreuve que je ne pourrai surmonter.
Mon organisme trop éprouvé par mes précédentes missions n’a pas supporté les accélérations moléculaires et les rayonnements galactiques, et je sens mes forces décliner rapidement. Ce n’est qu’avec peine que je parviens à cybervocaliser ces lignes.
L’équipage de l’Argos est jeune, valeureux et je sais pouvoir lui faire confiance pour explorer cette nouvelle planète, sur laquelle reposent les espoirs de notre vieille terre. Je leur laisse donc la tâche de consigner à tour de rôle, dans ce journal de bord, le récit de leurs découvertes et expériences.
Le Capitaine de l’Argos,
Luke Spacewalker