Victor Hugo nous parle de sa prochaine pièce : Hernani
Journaliste : Bonjour Monsieur Hugo merci de m’accorder cette interview. Aujourd’hui, ce n’est pas au poète ou romancier que je m’adresse mais au dramaturge. Parlez nous de votre dernière pièce.
Victor Hugo : Le titre de mon œuvre est encore en cours, car j’hésite toujours entre Hernani, qui serait un titre éponyme et Trois pour une, qui mettrait en évidence le triangle amoureux sur lequel repose l’intrigue.
Journaliste : Pourriez vous nous en dire un peu plus sur cette pièce ?
V. Hugo : Don Carlos est le roi d’Espagne, Don Ruy Gomez est fiancé avec Dona Sol qui, elle, aime Hernani un proscrit qui veut venger son père tué par Don Carlos. Ces hommes sont tous les trois amoureux de Dona Sol. Elle finit par choisir son amour et décide de le suivre jusqu’au bout.
Journaliste : Des bruits courent parmi les partisans du Théâtre classique, qui crient déjà au scandale.
V. Hugo : Le Théâtre classique est remplacé par le drame romantique. La règle des 3 unités disparait et le respect des bienséances aussi.
Journaliste : En quoi le respect des bienséances disparaît-il dans votre pièce ?
V. Hugo : Le respect des bienséances disparait car des hommes se retrouvent en pleine nuit dans la chambre d’une jeune fille, un roi se cache dans un placard à balais ce qui n’est pas la place d’un roi !
Journaliste : Quelles sont différences entre le Théâtre classique et le drame romantique ?
V. Hugo : Dans le drame romantique la fin est tragique et les personnages peuvent mourir sur scène contrairement au Théâtre classique où des narrateurs vous racontent la mort d’un personnage.
Journaliste : Est-ce le cas dans cette pièce ?
V. Hugo : Oui car à la fin les trois personnages principaux meurent tragiquement ! Dona sol et Hernani s’empoisonnent et Don Ruy Gomez se suicide sur leurs cadavres en se poignardant.
Journaliste : C’est épouvantable ! Et en quoi les unités de temps et de lieu disparaissent-elles ?
V. Hugo : Hernani se déploie sur six mois, les actions se déroulent dans des lieux différents en Espagne à Saragosse, Aix-la-Chapelle en Allemagne, mais aussi dans les montagnes d’Aragon.
Journaliste : Et l’unité d’action, est-elle respectée ?
V. Hugo : Non, évidemment ! Car il y a une intrigue historique qui se termine à fin de l’acte IV quand Don Carlos devient empereur et une intrigue amoureuse, l’amour entre Dona Sol et Hernani.
Journaliste : Merci de bien avoir voulu répondre à mes questions. Quand aura lieu la première représentation de votre pièce ?
V. Hugo : La première aura lieu le 25 février 1830, je pense qu’on en entendra parler !
Journaliste : Très bien j’y serai !